Le projet de recherche AED G-MAP a enrôlé 52 participantes et participants bénévoles. L’objectif de l’étude: vérifier si l’utilisation de l’application mobile DEA-Québec pouvait réduire le temps requis pour trouver et employer un défibrillateur public lors d’un arrêt cardiorespiratoire simulé. |
Les participants ont consécutivement été témoins d’un arrêt cardiorespiratoire simulé sur le campus principal de l’Université de Montréal. Deux comédiennes, jouant le rôle des premiers témoins de l’incident, ont demandé aux participants de trouver un défibrillateur (DEA) le plus rapidement possible et de revenir défibriller la victime.
Les participants ont été aléatoirement assignés à un groupe parmi trois. Les 18 participants du premier groupe, appelé « DEA-Québec », devaient employer l’application mobile gratuite de géolocalisation de DEA créée par la Fondation Jacques-de Champlain, DEA-Québec. Dix-sept participants ont été randomisés au second groupe, « assistance verbale », auquel l’adresse de l’immeuble où se trouvait le défibrillateur le plus proche a été fournie. Le dernier groupe comportait 17 participants qui n’ont reçu aucune aide pour trouver l’appareil.
Les chercheurs avaient émis l’hypothèse que le groupe DEA-Québec serait le plus performant. Or, les résultats les ont grandement surpris puisque ce sont les participants du groupe d’assistance verbale qui ont le mieux performé, avec un délai médian de 5:23 min, comparativement au groupe utilisant l’application DEA-Québec (9:54 min) ou ceux du groupe n’ayant reçu aucune aide (10:00 min).
« Nous avons analysé les résultats en détail, identifiant les facteurs limitant l’utilisation optimale de l’application », explique le Dr Joel Neves Briard, de l’Université de Montréal, chercheur principal de l’étude.« Selon nous, les informations récoltées permettront d’améliorer l’application pour une utilisation plus facile lors d’une urgence. De plus, elles soulignent l’importance des répartiteurs médicaux d’urgence (911) qui peuvent guider des témoins d’arrêt cardiorespiratoire vers un défibrillateur à proximité. »
« L’application DEA-Québec, dans sa présente forme, demeure d’une pertinence importante pour prendre connaissance de l’emplacement des DEA dans la communauté », ajoute le Dr François de Champlain, co-auteur de l’étude et président de la Fondation. « Obtenue et consolidée dans un contexte non-urgent, poursuit-il, cette information peut ensuite être employée plus facilement dans une situation d’urgence. »
Signe de son caractère innovateur, l’étude a été sanctionnée deuxième meilleur projet de recherche lors du Congrès scientifique de médecine d’urgence du Québec 2017 et a également été présentée à la conférence internationale Resuscitation in Motion en mai 2018. Les résultats détaillés ont récemment été publiés dans l’édition mai-juin 2019 de la revue scientifique Prehospital Emergency Care. Les hypothèses générées par cette étude devront éventuellement être validées dans une simulation à plus grande échelle, comportant plusieurs sites différents et intégrant les services préhospitaliers d’urgence, particulièrement la répartition médicale d’urgence.